40 suicides aboutis en 2023, 150 tentatives de plus qu’en 2019… Les cas augmentent en Polynésie et rattrapent presque les chiffres de l’Hexagone. Les statistiques alertent les professionnels de santé du fenua avec notamment les 10-20 ans qui sont les plus enclins à passer à l’acte. Deux adolescents ont accepté de témoigner.
Malia* tremble en nous racontant son histoire. Cette adolescente de 16 ans a commencé à avoir des pensées suicidaires alors qu’elle n’avait que 7 ans. Les disputes entre ses parents sont lourdes au quotidien et la communication, difficile… Quand elle va mal, elle se confie à quelques amies très proches ou se réfugie dans l’écriture.
Cela m’arrive souvent, surtout quand j’ai l’impression d’avoir plein de pression et de problèmes avec ma famille (…) Mon père frappait ma mère et ça me faisait du mal (…). Comme je n’ai pas vraiment l’habitude de m’exprimer, ils ne peuvent pas savoir ce que je peux ressentir.
Malia (nom d’emprunt) – 16 ans
Maui*, lui, a été témoin du suicide de son camarade de classe la semaine dernière. Il avait 17 ans et allait être papa. « Il était ici et sa petite amie dans les îles. Elle était enceinte. On a appris son suicide mardi. Cela nous a fait un choc ; On n’arrivait pas à croire qu’il s’est suicidé parce qu’il était heureux et il vivait bien sa vie d’un côté. C’est ça qui nous a dit qu’on aurait pu faire quelque chose pour l’aider mais il était loin », confie le jeune homme.
Les tentatives de suicide ont augmenté en Polynésie, notamment chez les jeunes âgés de 10 à 20 ans. C’est pourquoi ils étaient invités à participer à une conférence à ce sujet ce samedi au lycée hôtelier. Le témoignage de Miss Tahiti a fait mouche dans le cœur de ces jeunes.
J’ai vu des proches dans cette situation, cela m’a beaucoup touché. Je n’irai pas dans les détails mais en tous cas cela a été suffisant pour que je prenne conscience de l’importance d’être bienveillant et on a tous besoin de ça. Que ce soit à l’école, au travail, avec notre famille, dans tous les univers possibles, on a besoin de bienveillance et de respect.
Temanava Domingo – Miss Tahiti 2024
Du respect pour tous, au-delà des différences. À noter que les personnes LGBTQIA+ représentent 20% des appels de détresse, sur les 1 600 appels enregistrés par SOS Suicide chaque année.
La souffrance au travail est un autre motif qui peut pousser à passer à l’acte. L’association présidée par Sandrine Salmon, peut prendre en charge certains frais médicaux (séance chez le psychologue, par exemple), propose des groupes de parole le mardi de 17 heures à 19 heures et met à disposition une ligne d’écoute.
Certains trouvent leur propre remède pour aller mieux, comme Malia avec l’écriture…
Coordonnées :
- Ligne d’écoute SOS Suicide : 87 ou 89 202 523
- Ligne d’écoute association souffrance au travail : 87 240 250
- Email : souffrance-travail@mail.pf
*noms d’emprunt
Outre-mer la 1ère – nouvelle calédonie
Source la1ere.francetvinfo.fr