À la réouverture des écoles, et parce que « la crise concerne tout le monde », Guy Raguin a continué de réaliser ses spectacles auprès des enfants, à prix réduit, mais « en échange d’un coup de pouce publicitaire » des responsables d’établissement vers les autres écoles. Une tournée qu’il souhaiterait effectuer prochainement en province Nord, afin d’en faire « profiter tout le monde ».
« PROVOQUER UNE RÉFLEXION »
Artiste plasticienne depuis de nombreuses années, Alejandra Rinck Ramirez avait « plein de projets en cours », lorsque les émeutes ont éclaté. Entre autres, la réalisation d’une fresque murale au studio 56, à Dumbéa. Lieu partiellement incendié et dégradé durant les premiers jours des événements.
Entre « état de sidération » et « tristesse profonde », l’artiste a dû vite réagir. « Comme tout le monde je pense, j’ai eu un moment d’absence. Sauf que l’art, moi je vis de ça, donc j’étais obligée de me réinventer », explique-t-elle.
Alejandra Rinck Ramirez se tourne vers la galerie d’art In Situ, lieu d’exposition et de coworking artistique situé au Quartier-Latin. Sur place, elle a la possibilité de vendre quelques-unes de ses créations grâce à des vide-ateliers organisés tous les samedis par la fondatrice, Patricia Bourgeois.
Elle décide également de préparer sa prochaine exposition, MASK, qui se tiendra en septembre. Mettant en avant des œuvres textiles et des vidéos représentant des masques, son travail fait écho, dans une certaine mesure, à l’actualité calédonienne. « Le masque, c’est comme cette cagoule que l’on met pour libérer la violence que l’on a en soi […] Je ne veux pas rentrer dans la politique, car ce n’est pas mon domaine, mais le but, c’est de provoquer une réflexion. »
Une démarche qui, selon elle, tient un rôle particulier en temps de crise. « C’est dommage de passer à côté des leviers de cohésion que les projets artistiques peuvent représenter pour la communauté. On l’a vu durant la période Covid, les gens se tournent vers la musique, la littérature… Survivre ne suffit pas, l’art est fondamental dans une société en bonne santé. »
Également affecté par la crise, le Chapitô a dû se réinventer pour ne pas couler. Alors que la structure devait se rendre fin mai sur la commune de Bourail, leur installation a finalement été annulée, les obligeant à se réorganiser.
À la place, les artistes ont fait le choix de proposer des spectacles au sein des établissements scolaires, en collaboration avec la province Sud. Prochainement, le public pourra de nouveau les retrouver, du 2 au 16 septembre, à Pouembout. Une date qui promet d’être un « temps fort », puisque plusieurs « anciens » du Chapitô – tels que Paul Wamo ou Richard Digoué – ont été invités.
En revanche, la session prévue à Hienghène à l’occasion des 40 ans du centre culturel Goa ma Bwarhat en octobre a été annulée, de même que le Festival en quartier organisé chaque année à Dumbéa.
Nikita Hoffmann
DNC.NC
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