Un numéro de sécurité sociale en trois semaines, avant même son départ pour la Métropole. C’est l’annonce que viennent de faire la Cafat et le gouvernement ce lundi. Les étudiants calédoniens qui poursuivent leurs études en France le savent, obtenir un numéro de sécurité sociale est un parcours du combattant. Douze mois pour l’un, deux ans pour l’autre, les délais dépassent l’entendement. Or, ce précieux numéro donne accès à la carte Vitale – le « sésame » qui permet de bénéficier de soins en Métropole -, offre la possibilité d’obtenir des aides aux logements ou encore de travailler en alternance, un point qui concerne de nombreux étudiants.
Une démarche simple
Il suffit de télécharger le formulaire disponible sur le site Internet de la Cafat. De le remplir. De le renvoyer avec une copie d’une pièce d’identité (carte d’identité ou passeport), et d’un extrait d’acte de naissance ou d’une copie du livret de famille, à l’adresse suivante : espace.assures@cafat.nc.
Il est également possible de se déplacer physiquement à la Cafat pour récupérer le formulaire et/ou pour donner les documents en mains propres.
Sur son site Internet, la Cafat accueille les visiteurs directement avec ce bandeau. En quelques clics, il est possible d’accéder aux démarches à réaliser pour obtenir son numéro de sécurité sociale. Photo Cafat
Le numéro de sécurité sociale sera obtenu sous trois semaines maximum. Pour autant, la plateforme informatique qui traite les demandes étant en phase de test et les vacances en France commençant en août, mieux vaut s’y prendre le plus tôt possible et ne pas attendre la dernière minute pour effectuer cette démarche.
Une fois le numéro de sécurité sociale obtenu, il faudra dès lors avoir un compte bancaire et une adresse physique en Métropole pour enfin obtenir sa carte Vitale.
Qui est concerné ?
Tous les Calédoniens désireux de vivre dans l’Hexagone sur une période longue et n’ayant jamais été inscrits à la sécurité sociale sont concernés. Les étudiants sont donc les premiers visés. Mais les personnes évasanées, les adultes en formation, en reconversion, ou simplement les Calédoniens qui désireraient s’installer en Métropole alors qu’ils n’y sont jamais allés autrement qu’en vacances, devront eux aussi avoir un numéro de sécurité sociale.
À quoi sert le numéro de sécurité sociale ?
Le numéro d’identification au répertoire de l’Insee (NIR), ou numéro de sécurité sociale, est un code qui identifie chaque personne en France. Sans ce numéro, il est difficile d’exister dans l’administration française ! Sur le site Internet ameli.fr, le site de l’assurance maladie française précise : « Votre employeur utilise aussi votre numéro de sécurité sociale, tout comme les médecins, les hôpitaux et tous les professionnels de santé (infirmières, pharmaciens etc.). C’est un élément indispensable pour rembourser vos frais de santé, percevoir vos indemnités journalières, verser vos allocations familiales ou encore calculer votre retraite.«
Trois ans de travail
Cela fait bien plus de trois ans que la question de l’obtention d’un numéro de sécurité sociale pour les Calédoniens souhaitant étudier, travailler, vivre en France se pose. « C’est un sujet que l’on évoque depuis plusieurs années, commence Isabelle Champmoreau, membre du gouvernement en charge de l’éducation. Il y avait de fortes contraintes administratives et juridiques, qui se sont accentuées avec les transferts de compétences, qui provoquaient des délais de plusieurs mois et mettaient les étudiants dans des situations compliquées. »
Il y a trois ans, Xavier Martin, directeur de la Cafat, et des représentants de la structure ont entamé une démarche en Métropole qui a abouti à la signature d’une convention en avril. Depuis cette date, la plateforme informatique et les démarches administratives simplifiées sont lancées.
Vers un numéro de sécurité sociale dès la naissance ?
En France, le numéro de sécurité sociale est donné dès la naissance. Pour les travailleurs étrangers, un numéro est octroyé automatiquement. Mais pas de place pour les Calédoniens, qui ne correspondent ni à l’une ni à l’autre catégorie. « Des mesures dérogatoires avaient été mises en place avec l’Insee, » explique Xavier Martin, le directeur de la Cafat. Mais à terme, « le plus logique serait que nous ayons un numéro de sécurité sociale dès la naissance« , espère Isabelle Champmoreau.
Le numéro de sécurité sociale est attribué à vie. Au bout de cinq ans d’inactivité, il est désactivé. Quelques nouvelles démarches sont alors nécessaires pour le réactiver.
Les Nouvelles Calédoniennes