Une jeune femme marche, de nuit, après le couvre-feu, seule. Elle revient de soirée. Un véhicule s’arrête à sa hauteur. Cinq hommes en sortent, ils sont vêtus de noir, cagoulés pour quatre d’entre eux, et portent des gilets « qui pourraient s’apparenter à des gilets par balles » précise le procureur. Ils violentent la jeune fille de 22 ans. Elle perd connaissance. Lorsqu’elle revient à elle, elle est en partie dévêtue. Elle se défend et s’enfuit.
Ses parents décident d’alerter des associations de femmes et déposent une plainte. L’enquête est ouverte. « Plusieurs expertises notamment médico-légales et toxicologiques ont été ordonnées ainsi qu’un examen psychologique de la plaignante, détaille le procureur de la République, Yves Dupas. Son état d’alcoolisation était confirmé et la présence de plusieurs hématomes et abrasions constatés lors de l’examen médical pratiqué par un médecin légiste a justifié une incapacité totale de travail d’un jour. Il a été procédé également à de multiples prélèvements aux fins d’analyse génétique.«
L’agression condamnée par une partie du FLNKS
Lors de la conférence de presse d’une partie des membres du FLNKS, mercredi 4 septembre, l’agression sexuelle d’une jeune femme était annoncée à la presse comme celle d’une militante par des membres des forces de l’ordre. Oriane Trolue, en bleu, souligne que les associations de femmes sont en alerte face à « des comportements de prédation ». Photo A.D.
Mercredi 4 septembre, lors d’une conférence de presse donnée par une partie des membres du FLNKS (RDO, UC et MOI), l’information était dévoilée. Dans le communiqué politique, Laurie Humuni, secrétaire générale du Rassemblement démocratique océanien, décrit cette agression comme celle d’une militante indépendantiste par cinq membres des forces de l’ordre. Le procureur assure de son côté qu’à « ce stade de l’enquête, je tiens à souligner que les éléments de la procédure ne peuvent autoriser quiconque à insinuer, voire à affirmer que des agents appartenant aux forces de sécurité intérieure sont impliqués dans les faits supposés. »
Pour Oriane Trolue, membre du Mouvement des Océaniens indépendantistes, et en charge de la cellule juridique du FLNKS, « Sur un plan politique, il est important de dénoncer cette agression, car les associations de femmes ont fait appel à nous. C’est à Nouméa, où la présence militaire est la plus forte que c’est arrivé. Nous avons eu des retours d’associations de femmes qui se plaignent de comportements de prédation. » Le FLNKS appelle les femmes qui se sentent en insécurité ou qui auraient été victimes d’agressions sexuelles à faire entendre leur voix.
Des « comportements intolérables » pour Laurie Humuni, animatrice du bureau politique du FLNKS. Le procureur l’assure, l’enquête « est menée avec toute la rigueur attendue par la section de recherches de la gendarmerie.«
Les Nouvelles Calédoniennes
Source www.lnc.nc