L’Eurométropole de Strasbourg montre les différences avec d’autres communes. Mise en place en 2022, la ZFE strasbourgeoise a déjà produit des résultats concrets en termes de qualité de l’air. Face à ces résultats, les autorités locales assouplissent le calendrier initial.
Sursis pour les Crit’Air 3 de Strasbourg
Pour faire simple : les véhicules Crit’Air 3 bénéficient d’un sursis. D’abord programmée pour fin 2024, leur bannissement est repoussée au 31 décembre 2026. La décision concerne notamment les voitures diesel de plus de 14 ans et les modèles essence dépassant les 19 ans d’âge.
Ce réajustement s’accompagne de constats encourageants : une diminution des immatriculations de véhicules thermiques et un renforcement important du réseau de transports en commun. Pia Imbs, présidente de l’Eurométropole, souligne d’ailleurs l’amélioration significative de la qualité de l’air depuis l’instauration de la ZFE.
Toutefois, la mise en œuvre des ZFE ne fait pas l’unanimité partout. À Bordeaux et Lyon, les calendriers ont été bousculés. Des débats houleux opposent différents politiques. Alors que les écologistes insistent sur l’impératif sanitaire, d’autres formations, notamment à gauche, s’inquiètent des conséquences sociales.
Elles pointent le risque de renforcement des inégalités : les ménages modestes peinent à s’offrir des véhicules conformes aux nouvelles normes en pleine période de crise économique.
La situation est particulièrement tendue à Marseille avec des écarts marqués. À l’inverse, Toulouse rejoint Strasbourg dans le constat d’effets positifs de sa ZFE sur la qualité de l’air.
Paris envisage des mesures supplémentaires
Paris fait figure d’exception dans ce paysage contrasté. La capitale prévoit de respecter scrupuleusement le calendrier établi et prévoit même d’aller au-delà. Des mesures supplémentaires sont envisagées, comme la restriction du trafic de transit dans certains arrondissements ou la réduction de la vitesse sur le périphérique à 50 km/h.
L’enjeu est énorme pour les décideurs : concilier l’urgence environnementale avec les réalités du terrain, sans creuser les fractures sociales existantes.